Paradoxe réel et assez frappant dans l’économie malgache

paradoxe réel et assez frappant dans l’économie malgache. En résumé :

Structure économique

  • environ 70 % de la population active travaille dans l’agriculture (surtout vivrière, peu mécanisée, souvent de subsistance). Pourtant, ce secteur ne contribue qu’à 25–30 % du PIB. Cela traduit une faible productivité et une grande vulnérabilité face aux aléas climatiques et de marché.

De grandes universités mais peu de travaux pratiques

Madagascar dispose de quelques grandes universités publiques (Antananarivo, Toamasina, Fianarantsoa, Mahajanga, Toliara, Diego Suarez) et d’écoles spécialisées, mais l’enseignement supérieur agricole reste limité :

  • Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques (ESSA) à l’Université d’Antananarivo.
  • Quelques départements agronomiques dans d’autres universités régionales.

Globalement, le nombre d’étudiants en agronomie et sciences agricoles est faible par rapport au poids de l’agriculture dans l’emploi national.

Le paradoxe :

  • On a une économie où l’agriculture domine, mais sans une base scientifique et technique solide pour former des agriculteurs, techniciens et ingénieurs capables d’augmenter la productivité, de valoriser les filières (export, agro-industrie) et de moderniser les pratiques.
  • À l’inverse, beaucoup de diplômés malgaches se concentrent sur les filières “classiques” (droit, gestion, lettres, sciences sociales) qui mènent à des secteurs saturés ou de faible absorption.

Explication historique et structurelle :

  1. Héritage colonial : l’université malgache a d’abord été conçue pour former une élite administrative, pas pour transformer l’agriculture.
  2. Faible investissement public : Madagascar investit moins de 2 % de son PIB dans l’éducation et la part allouée à l’enseignement supérieur est très limitée.
  3. Manque d’incitations : les jeunes se détournent de l’agriculture car elle est perçue comme synonyme de pauvreté et de survie.
  4. Absence de lien université–terrain : peu de synergies entre recherche agronomique et besoins concrets des paysans.

👉 Le résultat est un cercle vicieux :

beaucoup de bras dans l’agriculture → faible productivité → pas de revenus suffisants → peu d’investissement dans la formation → agriculture qui stagne.

Beaucoup de pays africains font face au même paradoxe, mais Madagascar est un cas extrême car l’agriculture y reste très majoritaire et très peu transformée.