Problématiques éco Mada

1. Accès au crédit limité et coûteux

  • Madagascar a l’un des taux de bancarisation les plus bas d’Afrique (<20 %).
  • Le crédit au secteur privé représente seulement ~10 % du PIB (contre >50 % en moyenne Afrique subsaharienne).
  • Les taux d’intérêt effectifs pour les TPE/PME dépassent souvent 20–25 %/an.
  • Résultat : seules les grandes entreprises, souvent filiales de groupes étrangers (mines, textile, énergie), accèdent à des financements structurés. Les petites restent dans l’informel → pas de montée en gamme industrielle.

👉 Cela explique la concentration de la valeur ajoutée sur une poignée de grands groupes (Ambatovy, QMM, Axian, Socota…).

2. Contraintes électriques structurelles

  • Moins de 15 % de la population a accès à l’électricité (l’un des plus bas taux au monde).
  • Le réseau national est fragile, avec des coupures fréquentes, et un coût du kWh industriel relativement élevé (souvent >0,20 USD/kWh, parfois >0,25).
  • Pour l’industrie manufacturière (textile, agro-transformation, BTP, métallurgie), la dépendance à l’électricité fiable et bon marché est cruciale :
    • sans courant → pas de moteurs, pas de chaîne de production, pas de conservation par le froid, etc.
    • donc obligation d’utiliser des groupes électrogènes au diesel, ce qui renchérit encore les coûts de production.

👉 Cela agit comme un plafond de verre sur le développement industriel local.

3. Conséquence sur la structure du PIB

  • Le primaire reste dominant en emploi, faute de transformation locale.
  • Le secondaire stagne à ~20–23 % du PIB depuis des années (pas de croissance industrielle significative).
  • Le tertiaire progresse (tourisme, télécoms, commerce), mais reste limité par le faible pouvoir d’achat local.

✅ Donc votre assumption est tout à fait correcte :

  • Frein n°1 = crédit trop cher → verrouille l’ascension des PME.
  • Frein n°2 = électricité rare, chère et instable → empêche l’industrialisation.

C’est d’ailleurs le constat partagé dans les diagnostics du FMI et de la Banque mondiale : sans réforme énergétique + financier, difficile de casser la stagnation.